LE FESTIVAL OFF D’AVIGNON

2017 & 2018

La 52 ème édition du Festival OFF d’Avignon, c’est le plus grand festival de théâtre durant 3 semaines avec près de 1450 spectacles à l’affiche, plus de 35 000 représentations, 55 400 abonnements, 1,3 million d’entrées, 2800 programmateurs et 900 journalistes accrédités.

Ancien site clunisien, l’Espace Saint-Martial est un bâtiment classé au titre des monuments historiques. Un peu moins de 50 places par salle, ce Temple devint théâtre en 2007. Il programme plus de 15 spectacles par jour.

L’Espace Saint-Martial à Avignon a accueilli cette pièce dans l’un des hauts lieux du Festival OFF d’Avignon en juillet 2018 et l’accueillera à nouveau en 2018.

La critique de BClerideaurouge

Un matin du printemps 1942, la foire à bestiaux bat son plein de jours heureux ; il sera entaché d’un crime crapuleux. « On peut le comprendre, mais non point l’excuser ». « Comment juger la bêtise et la lâcheté » ?
                     
Ce village, qui vit surtout du saucisson, Payerne … est complice de cette exécution ». « Ne pas manger de porc au pays du cochon », crime de lèse-Suisse. L’élimination du responsable de cette situation, le Juif, donc condamné à éradication.
                     
« Mein Kampf, éructation boueuse de torchon », aussi consistant que du papier cigarette, manifeste pour justifier toute conquête, a nourri de sottise une génération.
                    
Si « L’expérience est une lanterne accrochée », « Dans le dos et qui n’éclaire que le passé », saura-t-on entrevoir un futur à chercher dans les décombres des victimes trépassées ?
                    
C’est un réquisitoire qui déstabilise. Par son ironie inquiétante il mobilise toute notre attention et, notre esprit, aiguise. Une implacable lucidité utilise l‘éblouissante plaidoirie qui, son but, vise.
                     
« Féliciter la mort, et le démembrement », « D’un homme », après l’avoir incitée, ce « pasteur », « Proche des nazis et légation allemande », est « coupable de laisser-faire et laisser-dire » : « Ordre du parti, tue-le, assomme ce porc ».
                     
A « L’Espace Saint-Martial », on aurait bien tort de ne pas ouïr un discours à éblouir par son argumentation et qui ne demande qu’à replacer les choses à leur juste valeur. Réflexion approfondie d’un consentement.  

Mon Festival OFF d’Avignon

Festivalier de longues dates, j’aime cette ambiance folle d’Avignon et ces 1000 spectacles quotidiens, ces bains de foule qui s’amassent autour d’une performance de rue, ces défilés hauts en couleur qui parcourent les ruelles marchandes, ce public qui cherche, fouille, lit les articles, se documente, discute sur tel ou tel spectacle à voir… ou à ne pas voir !

2017 fut pour moi une première. Sortir de ce rôle de festivalier, spectateur assidu pouvant suivre 4 à 5 pièces par jour, en me laissant aller au gré du vent, des rencontres, des rumeurs et des centaines de milliers d’affiches sur tous les fronts de murs, pour redevenir comédien. Un comédien toujours particulier dans ce Festival, puisque chacun de nous est amené à tracter, démarcher, poser des affiches, aller faire sa pub aux festivaliers et autres touristes qui se reposent à l’ombre d’une terrasse ou fait la queue pour entrer dans une salle. Faire chaque jour, 2, 3, 4 heures de suite son pitch. Raconter son histoire, donner envie de venir voir son spectacle, bref d’avoir du public. Car il est difficile sur 1450 spectacles cette année, répartis dans plus de 200 lieux, de faire venir ce public, sollicité partout, tiraillé dans tous les sens, avec de nombreuses envies et dont une partie a déjà planifié son séjour dans cette capitale de l’Art vivant.

L’aventure est rude, impitoyable, épuisante. Mais c’est une aventure théâtrale à vivre et à revivre. Je n’ai pas réussi à voir plus de spectacle en 1 mois que lors de mes séjours de 4 jours mais tant pis. Les rencontres furent belles, les discussions avec les spectateurs m’attendant à la fin furent riches, les contacts avec les artistes furent chaleureux. Alors, je vais y retourner. Avec « Un Juif pour l’exemple » encore un fois histoire de faire passer toujours plus ce message et je m’en réjouis d’avance.